Françoise Verchère et Odile Martin ainsi que des membres des comités de
soutien de Rennes de d'Ile de France représentaient la lutte de
Notre-Dame-des-Landes à Tunis et un duplex par Skype a été organisé à la Vache Rit pendant le forum avec elles.
Texte intégral
Pour les autres langues :
LA CHARTE de TUNIS (*)
adoptée au FSM de Tunis le 29 mars 2013
Forum contre les Grands Projets Inutiles Imposés
Nous constatons que :
- ces projets constituent pour les territoires concernés un désastre écologique, socio-économique et humain : destruction de zones naturelles, de terres agricoles et du patrimoine bâti, nuisances et dégradation de l’environnement avec des impacts négatifs importants pour les habitants,
- ces projets n’intègrent jamais la participation effective de la population à la prise des décisions, et la privent de l’accès aux medias,
- face au profond désaccord social que ces projets suscitent, les gouvernements et les administrations agissent dans l’opacité et traitent avec mépris les arguments et propositions des citoyens,
- la justification officielle de la réalisation de ces nouvelles infrastructures et équipements se fait systématiquement sur des hypothèses fausses d’évaluation coûts/bénéfices et de création d’emplois,
- la priorité octroyée aux grands équipements se fait au détriment des besoins locaux,
- ces projets s’inscrivent dans une logique de concurrence exacerbée entre les territoires et impliquent une fuite en avant vers toujours «plus grand, plus vite, plus coûteux, plus centralisateur »,
- le système économique libéral qui domine le monde est en crise profonde, les Grands Projets Inutiles Imposés sont un des instruments qui garantissent des profits exorbitants aux grands groupes industriels et financiers, civils et militaires, désormais incapables d’obtenir des taux de profits élevés sur des marchés globaux saturés,
- la réalisation de ces projets inutiles, toujours à charge des budgets publics, produit une énorme dette, ne génère aucune reprise économique, concentre la richesse et appauvrit les sociétés,
- ces grands projets permettent au capital prédateur d’augmenter sa domination sur la planète, portant ainsi des atteintes irréversibles à l’environnement et au bien-être des peuples,
- les mêmes mécanismes qui endettent les Pays les plus pauvres depuis la fin de la colonisation directe sont maintenant utilisés aussi dans les Pays occidentaux.
- la logique de concentration géographique et fonctionnelle qui ne permet pas un développement local équitable, et les mécanismes qui détruisent la survie des petites et moyennes entreprises et le système économique local,
- les équipements surdimensionnés liés à la production d’énergies non renouvelables, la construction de barrages gigantesques, dont les techniques entraînent une forte pollution des sols, de l’eau, de l’air, des fonds marins et la disparition de territoires entiers, compromettent la survie des générations futures,
- les modes de financement de ces projets qui génèrent des profits exorbitants, garantis par la mobilisation de l’argent public assortis de montages juridico-financiers scandaleux, au bénéfice d’entreprises dont les actions de lobbying interviennent dans la prise de décisions politiques, voire dans l’obtention de mesures d’exception pour évacuer toutes les contraintes juridiques,
- le soutien apporté à ces projets par les différents niveaux de structures politiques, locales, nationales, supranationales et les institutions financières mondialisées qui s’opposent ainsi aux droits, aux besoins et à la volonté des peuples,
- la militarisation des territoires et la criminalisation des oppositions.
- l’entretien et l’optimisation des infrastructures existantes qui sont, dans la plupart des cas, une solution alternative avec moins de nuisances et de coûts, la construction de nouvelles infrastructures ne devant répondre qu’à l’impératif de l’utilité publique et non du profit,
- la transformation profonde du modèle économique et social aujourd’hui en profonde crise, en faisant notamment de la proximité et de la relocalisation de l’économie, de la protection des terres agricoles, de la sobriété énergétique et de la transition vers les énergies renouvelables décentralisées, nos priorités,
- la restitution de la capacité de décision aux populations directement concernées, fondement d’une authentique démocratie et autonomie locale face à un modèle de développement imposé, au moyen de propositions législatives adaptées,
- de nouvelles relations entre les peuples au sud comme au nord, des relations de solidarité qui rompent définitivement avec la logique de domination et d’impérialisme.
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